By Vincent Kende Niebede
C’est une première au Tchad. Ahmat Mahamat Hamba, procureur de la république près le tribunal de grande instance d’Oum-Hadjer est assassiné à coups de couteau devant son bureau. Oum-Hadjer, est chef-lieu du département du Batha-Est, située à environ 520 kilomètres de la capitale tchadienne. 23 juin 2021. Il est 10 heures ce jour, lorsque le procureur Ahmat Mahamat Hamba, commence à traiter les différents dossiers déjà présents sur son bureau. Une altercation provoquée, éclate devant son bureau entre un justiciable et les éléments de force de l’ordre, s’ensuivent des échanges violents. Le procureur qui est loin de s’imaginer ce qui va lui arriver, sort pour constater ce qui se passe à l’extérieur de son bureau, quand soudain un homme s’oriente vers lui, sort son couteau, puis lui administre mortellement un coup de couteau en plein cœur.
Ahmat Mahamat Hamba, s’écroule et git dans une mare de sang. À cet instant, les éléments des forces de l’ordre tentent de maîtriser l’assassin en vain, blessant un autre gendarme. Tenant le couteau imbibé de sang, l’assassin se dirige sur un groupe de personnes et menace à nouveau de tuer une nouvelle fois. C’est là que les gendarmes en faction tirent à bout portant et tirent sur lui, puis les personnes présentes, ont accouru pour porter assistance au procureur de la république en le transportant à l’hôpital. Trop tard, il perd la vie lors de son transport vers l’hôpital.

C’est là que les gendarmes en faction tirent à bout portant et tirent sur lui, puis les personnes présentes, ont accouru pour porter assistance au procureur de la république en le transportant à l’hôpital. Trop tard, il perd la vie lors de son transport vers l’hôpital.
Pourquoi le procureur est-il tué ?
Tout est parti, quand le frère du présumé assassin est arrêté quelques mois auparavant dans une affaire qui l’a conduit en prison. Selon l’organisation de la société civile d’Oum-Hadjer, le présumé est retrouvé mort dans sa cellule. Les proches du prisonnier ont porté plainte pour leur familier mais des semaines après, rien ne bouge. C’est dans ce contexte que le frère du défunt prisonnier, décide de se faire justice en s’en prenant au procureur de la république qu’il a fini par tuer. Selon Rahama Ibrahim, coordonnateur des organisations de la société civile d’Oum-Hadjer, il y a quelques mois, trois prisonniers sont morts en détention dans des conditions similaires.
Des réactions immédiates sont enregistrées.
Mahamat Ahmat Alhabo, ministre de la justice garde des sceaux qui est allé sur les lieux du drame, déclare, « une enquête est ouverte pour déterminer les responsabilités des uns et des autres et les mesures qui s’imposent seront prises ». Tandis que du côté des magistrats du Tchad, une réunion d’urgence est organisée. Ils ont décidé dans un premier temps, d’observer une grève de trois jours. Suivie d’une grève illimitée, après la tenue d’une assemblée générale le 28 juin dernier. Les magistrats du Tchad exigent plus de sécurité pour eux, la dotation de tout magistrat en armes de poing. S’ajoute le renforcement en agents de sécurité dans tous les tribunaux du Tchad, la poursuite judiciaire contre certains agents de police, et contre Mme le ministre des affaires foncières pour abus de confiance, abus d’autorité et outrage à magistrat.