By Kathreen Harrison

Oumalkaire Said Barkad was born in Djibouti, educated in France, and is now a fully employed mechanical design engineer living in Portland whose motivation Oumalkaire Said Barkad est née à Djibouti, a reçu son éducation en France, et travaille maintenant à plein temps comme ingénieur en conception mécanique à Portland, où elle réside. Elle voulait partager son histoire afin de corriger la rumeur qui dit que les immigrants sont des profiteurs qui dépendent des économies locales pour vivre sans redonner en échange. En fait, la vérité est souvent le contraire, a-t-elle expliqué dans un anglais presque parfait un samedi matin d’hiver dans un café local.
“Je travaille à plein temps depuis plus de cinq ans désormais, et je contribue à l’économie en payant beaucoup d’impôts. J’ai déjà remboursé plus que ce que j’avais reçu, et mes impôts aident maintenant d’autres personnes- y compris des Mainers.” Elle a ajouté que beaucoup d’immigrants ont en effet besoin d’assistance financière quand ils viennent juste d’arriver- Mme Barkad elle-même en avait besoin pendant une courte période- mais la plupart, comme elle, n’en dépendent pas pendant longtemps.

  D’après le New American Economy, les familles d’immigrants ont contribué 62 millions de dollars en impôts locaux et fédéraux dans le Maine en 2016, ainsi que 1.2 milliards de dollars pour le PIB dans la région urbaine de Portland. Dès que ces Mainers qui sont nés à l’étranger peuvent maîtriser des compétences en anglais et acquérir des diplômes professionnels ou suivre des formations, la plupart trouvent rapidement un emploi, commencent à payer les impôts, louent ou achètent des maisons, achètent des voitures et de l’essence, et contribuent à l’économie. Mme Baraka a beaucoup travaillé pour arriver où elle se trouve maintenant, et son parcours- elle a un emploi à plein temps et un diplôme professionnel- est un example et une leçon pour les immigrants: il faut un mélange de soutien financier et professionnel, ainsi que des qualités personnelles de courage et de persévérance, pour pouvoir bien s’intégrer.
Stefanie Trice Gill, propriétaire de IntWork, une compagnie qui a son siège à Portland et qui recrute des ingénieurs et des professionnels qui ont été formés au programme STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) pour venir travailler dans le Maine, a aidé Mme Barkad à trouver sa première chance- un stage auprès de ArchSolar, une compagnie qui crée et construit des serres écologiquement et économiquement durables. Mme Barkad avait accepté de faire ce stage, au lieu d’attendre de trouver un poste où elle gagnerait un salaire plus important, pour se donner le temps de s’habituer au système américain avant de postuler à un poste mieux adapté à sa formation. “ J’étais prête à recevoir un bas salaire parce que je savais que je pourrais faire mes preuves avec le temps”, a-t-elle dit.
Elle occupait une autre fonction, avec la nouvelle entreprise de dessalement BeltaneSolar, en même temps qu’elle faisait son stage avec la compagnie ArchSolar. Celle-ci avait employé Mme Barkad en tant que stagiaire, pratiquement sans risque grâce au programme de Goodwill Make-it-in-America (MIIA), qui prenait en charge une partie de son salaire. MIIA a aussi aidé Mme Barkad à rédiger son Curriculum Vitae et à faire évaluer ses diplômes. En avril 2020, elle recevra son diplôme professionnel d’ingénieur.
Nous avons contacté par email David Jackson, Directeur Exécutif du Conseil pour le permis des ingénieurs professionnels dans le Maine, au sujet de cet article. Il a écrit. “ Nous avons été impressionnés par la persévérance d’Oumal et par les efforts qu’elle a fait pour rassembler les documents nécessaires afin d’obtenir le diplôme pour devenir ingénieur professionnel dans notre état. C’est un exploit considérable, car les études nationales indiquent qu’environ 12 à 20 % d’ingénieurs, quelle que soit leur discipline, obtiennent une licence professionnelle. Devenir licencié est une chose particulièrement utile pour les ingénieurs qui ont été formés à l’étranger, parce que cela montre clairement aux employeurs potentiels qu’ils ont satisfait une norme établie et reconnue. Oumal a travaillé dur et a rempli toutes les conditions du programme et elle peut être fière de sa réussite et de son succès.”
Mme Barkad insiste sur le fait que les immigrants ont besoin de soutien quand ils arrivent dans le Maine, et que Goodwill était une excellente ressource pour elle. “ De tels programmes sont vraiment utiles pour soutenir les nouveaux venus. Au début j’avais besoin de soutien et de formation pour mon travail, et mes compétences en anglais étaient limitées.” Malgré le fait que le programme MIIA n’existe plus, Goodwill offre d’autres programmes par Workforce Solutions afin d’assister les personnes qui veulent se lancer dans une carrière professionnelle.
“Si quelqu’un vient nous voir et souhaite démarrer une bonne carrière, nous les aiderons. C’est si important de soutenir les nouveaux Mainers qui veulent travailler, surtout parce que les entreprises dans le Maine cherchent de la main d’oeuvre. Il y a tellement de postes vacants que les entreprises locales cherchent à pourvoir, donc si nous pouvons aider en promouvant les compétences de quelqu’un….alors tout le monde y gagne,” dit Heather Steeves, de Goodwill Northern New England, que nous avons contactée par email pour cet article.
Stefanie Trice Gill pense que Mme Barkad est une pionnière. “Ce que j’ai retenu de Oumalkaire quand je l’ai rencontrée en 2014, juste après être arrivée aux USA, était son audace et sa volonté d’apprendre, de s’adapter, et finalement de faire acte de foi et se présenter prête à exercer sa carrière, malgré les différences culturelles entre elle-même et les employeurs du Maine. A cette époque, Les Mainers employaient rarement des immigrants-et encore moins des immigrants qui portaient un voile. Mais malgré ces barrières visibles, elle était très ouverte à des idées pour pouvoir communiquer avec ses collègues, et très décidée à persévérer et à réussir.”
Mme Barkad se souvient qu’elle avait travaillé dur pendant ses premières années dans le Maine pour bien s’intégrer dans la société américaine, et pour développer ses compétences en anglais. “Quand je suis arrivée, mon but était de m’intégrer avec les Américains. C’est moi qui suis venue ici, alors c’est à moi de m’assimiler.” a-t-elle conclu. Au début il y avait des plaisanteries qu’elle ne comprenait pas, et elle devait demander aux autres stagiaires de lui expliquer beaucoup de choses. Elle a étudié l’anglais en regardant des films sur, Netflix, des vidéos sur YouTube, et des documentaires, et aussi en étant bénévole au Boys and Girls Club. “Les enfants parlent tout le temps!”, a-t-elle dit en riant. Elle était timide au début mais avec le temps elle a appris qu’elle pouvait poser des questions et que ce n’était pas grave si elle faisait quelques fautes en anglais. “Je ne comprenais pas les films, mais j’écoutais et je répétais, et je lisais les sous-titres en français pour comprendre le sens,” elle a dit.
“Les gens dans le Maine sont aimables et encourageants. Si on fait des fautes aux USA, ce n’est pas grave. Au début, je ne parlais à personne, mais peu à peu j’ai réalisé que je ne devais pas avoir honte ou peur. Les gens sont très sympathiques. Ils vous saluent quand vous les croisez dans la rue. Certains m’ont dit, “Bienvenue dans notre pays”, à IHOP!”

Mme Barkad travaille comme Ingénieur en conception mécanique depuis 2016 pour BaselineES, une compagnie située à Yarmouth, et elle sert de “fournisseur international de services de conseil et de conception technique liée à l’infrastructure”. Encore une fois, la compagnie était motivée pour embaucher Oumal. “Lorsque j’ai reçu une offre à plein temps de BaselineES, le programme TOPS de Goodwill a payé 50% de mon salaire pendant les 12 premières semaines de mon emploi”, a-t-elle dit.
“Des immigrants qualifiés continuent d’arriver dans le Maine.” dit-elle, et elle est bien placée pour le savoir- elle a une grande famille qui vit ici. Dès que chaque adulte dans sa famille a reçu ses documents de travail, ils ont intégré le marché du travail. “Alors que les jeunes nés dans le Maine partent, et que l’état devient de plus en plus âgé, le Maine a besoin de ces immigrants.”
Mme Trice Gill est d’accord. “Oumal, comme beaucoup de ces professionnels formés à l’étranger qui vivent maintenant dans le Maine, a exactement les compétences dont l’économie du Maine a besoin pour survivre. J’invite les employeurs qui appréhendent d’engager le talent formé à l’étranger qui a déménagé dans le Maine de rencontrer Oumal.”
Mme Barkad souhaite donner des conseils aux nouveaux venus: “La langue en premier. C’est la chose la plus importante. Et obtenir de l’expérience. Ne pensez pas trop au salaire au début. Une fois que vous avez de l’expérience, les employeurs voudront vous rencontrer.” Aux compagnies, elle dit, “Engagez les immigrants. Vous ne serez pas déçus!” Et à ses nouveaux amis du Maine, elle dit, “N’ayez pas peur de nous poser des questions sur des choses comme l’Islam, les foulards islamiques- c’est mieux pour nous tous d’être ouverts.”