Story and photo by Eddy-Claude Nininahazwe

Le Ministère de la sécurité parle soit des bandits et que des enquêtes sont en cours Les mois de mai et juin ont été marqués par des situations sécuritaires longtemps connues par les Burundi pendant la récente guerre civile. Des embuscades tendues sur les routes principales où, des véhicules sont calcinés, des passagers à bord lynchés s’ils ne sont pas brûlés vifs. Des citoyens pensent au retour des mouvements rebelles.

L’attaque la plus meurtrière est celle menée le samedi du 2- juin 2021 sur la route nationale numéro deux RN2 , la route reliant la capitale politique Gitega et l’ancienne capitale royale de Muramvya, la route qui mène sur la capitale économique Bujumbura.

Des véhicules sont tombés dans une embuscades des hommes armés, une centaine en uniforme selon des témoins, sous l’anonymat pour leur sécurité, qui ont survécu à l’attaque :

« C’était aux environs de huit heures de la soirée (8PM) dans notre voiture de transport type Probox, j’ai vu une centaine de personnes en uniforme militaire sans béret, devant notre voiture il y avait un camion qui prenait feu, je suis vite sorti de la voiture pour m’enfuir avec un des passagers, nous avons essuyé des tirs de coup de fusillade, heureusement, nous n’avons pas été atteints par les balles. Mais la voiture a été brûlée avec le reste des passagers.»

Des témoins de cet attaque ont parlé d’une vingtaine de morts, plusieurs blessés et de deux véhicules incendiés. Sorti de son silence, deux semaines après l’attaque, le Ministère de la sécurité publique à travers son porte parole a dit à la presse qu’au moins trente personnes impliquées dans l’attaque de RUTEGAMA ont été arrêtées. En Mai dernier, une autre embuscade avait fait une autre vingtaine de personnes mortes sur la même Route Nationale Bujumbura-Gitega, en Province Muramvya. Le Ministère de la Sécurité publique avait annoncé avoir neutralisé un groupe de bandits qui avait tendu des embuscades sur cette route Muramvya-Bujumbura. La Police à travers le Ministère en charge de la Sécurité avait annoncé qu’il s’agit des bandits

Des arrestations au sein de l’opposition inquiètent
Plus de dix militants du parti CNL dont des responsables à la base dans le parti, avaient déjà été interpellés au matin de lundi, deux nuits après l’attaque, selon des sources sur place. Parmi eux, Kajeta Niyongere chargé de l’idéologie du parti CNL en province Muramvya. Il a été arrêté chez lui vers 2h00 du matin de lundi.

D’autres responsables ont été appréhendés très tôt dans la petite matinée de lundi. Il s’agit des nommés Claver Kobako, Jacques, Dieudonné, Olivier, Camille et Claude ; ils ont été tous conduits au chef-lieu de la province Muramvya selon des sources au sein de leur famille politique, le Congrès national pour la Liberté.

Ils sont détenus dans un endroit secret, ce qui inquiète leurs proches, précisent nos sources.


Des agents de la police appuyés par de jeunes imbonerakure du parti CNDD-FDD au pouvoir ont également perquisitionné des maisons des militants du parti de l’opposition en commune Rutegama. Aucun objet suspect n’a été saisi selon des témoins.

 

Dans un communiqué à la presse du Parti Congrès National pour la Liberté, CNL on dénonce des arrestations intempestives de ses membres par des agents du service national des renseignements appuyés par jeunes de la ligue du parti présidentiel dits Imbonerakure. Le Parti CNL a déjà enregistré 27 de ses membres injustement arrêtés au lendemain de ces différentes attaques. Ce communiqué de presse signé par Térence MANIRAMBONA, au nom du Président du parti, le député Agathon RWASA, Vice –Président de l’Assemblée Nationale demande au Gouvernement de mener des enquêtes minutieuses pour pouvoir trouver les vrais auteurs de ces attaques et de les traduire en justice au lieu de traquer leurs militants paisibles dans leurs foyers. Il demande également à la communauté nationale et internationale de suivre de près l’évolution de la situation politico sécuritaire du Burundi. Autant d’arrestations ont été opérées dans la commune de Ndava et une dizaine d’autres personnes ont été arrêtées.

Des victimes enterrées dans une stricte discrétion avec le Gouvernement
Dans une intimité totale, les familles des personnes disparues dans ces embuscades sur les routes nationales ont enterré les leurs avec l’appui du Gouvernement, le 30 juin dernier sur la colline Kayogoro de la commune et province MURAMVYA. Martin NINTERETSE, le Secrétaire permanent au Ministère des forces de défense nationale qui a représenté le Gouvernement du Burundi dans ces obsèques a lui aussi indiqué que des enquêtes sont en cours et a rassuré que la guerre n’a plus de raison au Burundi. .